Fin de l’hivernage pour tous les cactus, aussi !

Sur les conseils de mon maître ès cactus qui se reconnaîtra, j’ai installé dehors ce matin tous mes petits cactus et succulentes qui m’avaient patiemment attendus pendant 9 semaines dans la véranda.

Les « saints de glace » sont passés, plus aucun risque de gelée, alors hop! Après tout, eux aussi ont droit au déconfinement ! J’espère que le changement d’air, la rosée du matin et une plus grande luminosité vont les aider à grandir. Pas facile de les quitter un peu des yeux, pourtant : depuis que je suis rentrée, la véranda est devenue mon espace de travail et de jeu. J’aimais bien les avoir à portée, ils me tenaient compagnie pendant les heures de télétravail. Mais comme on m’a dit : il faut savoir couper le cordon et les laisser vivre leur vie dehors !

Ce matin, je les ai aidés à déménager, j’ai nettoyé leur nouvel espace, et je leur ai fait promettre d’être bien sage et de me prévenir si le soleil ou le vent ou les escargots venaient à les gêner. Certains m’ont piquée lors de leur déménagement, j’ai cru les entendre me dire : « Nan, maman, c’est bon, ça va, lâche-nous un peu « 

Pas facile quand on se sent l’âme d‘une mama à la main verte ! Vivement que L’Atelier de la Main Gauche rouvre ses portes pour que j’aille jouer ailleurs, ça leur fera des vacances, à eux aussi ! Mais ça, c’est dans deux jeudi, si tout va bien ….

Un dimanche de mai qui ne manque pas de piquant…

Il faut croire que les piqûres de cactus sont contagieuses… L’après-midi boutures d’hier a été suivie d’une virée chez un producteur tout près d’ici « Au Cactus Francophone », toujours grâce aux conseils de Cathy, mon « maître ès cactus » !

Déjà il y a eu le plaisir de reprendre la route vers une destination toute proche mais inconnue. Le panneau « Vous entrez dans le département du Gers » m’a fait le même effet que si je lisais « Bienvenue en Alaska » ou quelque chose d’aussi dépaysant. Bon, j’exagère à peine, mais c’est pour vous dire mon degré d’allégresse, seule, au volant, sur les petites routes autour de chez moi.

L’accueil de Joël n’a pas gâché l’ambiance: simple, souriant, me parlant de sa vie quasi autarcique avec ses deux jumeaux et sa charmante compagne. J’ai passé un long moment dans la serre à me délecter de la grande variété de cactus et succulentes qu’elle recèle.

Puis un long moment encore à faire mon choix : il fallait bien que j’en rapporte quelques uns pour compléter ma collection ! J’en ai pris plein de petits mais j’ai aussi craqué sur un gros pépère et un moyen tout en fleurs. (pour les noms faudra que je révise ou que je me fasse aider par mon coach cactus !)

Après un repas dans le jardin, une petite sieste et un peu de cuisine sucrée pour bien commencer la semaine qui arrive ( pâte à crèpes, gâteau de riz au lait et pain perdu) retour à la véranda pour rempoter et installer les nouveaux venus. Un dimanche piquant/ sucré, moitié cavale, moitié coufinade.

Récit d’une semaine déconfinée, mi-figue, mi-raisin

Vous êtes nombreux à avoir sans doute profité de cette semaine de semi-liberté retrouvée. C’est vrai que c’était agréable de pouvoir se déplacer sans dérogation.

Mais pour nous ce fut une semaine en demi-teintes: mi-montagne, mi-ville, partagés entre l’envie de rester dans notre nid d’aigle à 1100m et celle de « redescendre » en ville. Je me sentais comme l’oisillon dont les griffes restent accrochées au bord du nid, coincées dans les brindilles enlacées, mais tentée de prendre mon envol.

Loin de profiter des balades et autres sorties, je suis plutôt restée dans mon cocon. Il faut dire que le temps ne se prêtait guère aux escapades : giboulées, « saints de glace » et autres frimas .

Voici en quelques images le roman-photos de cette semaine. Avec un « happy end » : le retour à Toulouse s’est accompagné du retour du soleil et de belles retrouvailles avec mon jardin abandonné. Et puis, quel plaisir de revoir les copains de l’AMAP, tous masqués mais les yeux rieurs, heureux de distribuer-entre autres- le pain d’épeautre qui m’a tant manqué…

Je vous souhaite à tous un bon 1er week-end de déconfinement… je vais de ce pas renouer avec ma libraire à qui j’ai commandé une moisson de livres.

Déconfinement fécond

Lundi 11 mai 2020: cette date tant attendue résonne de façon différente chez chacun d’entre nous. Je vais attendre vendredi et la fin de ma semaine de cours à distance pour quitter les montagnes et remettre prudemment un pied en ville…

Fermer la porte de l’atelier…
dernière soirée de confinement
auto-portrait: un côté neige, un côté printemps: au mitan de ma vie !
les enfants du village ont coupé les iris pour en faire des bateaux de couleur
En bourgeons, contre le mur de l’église : les promesses de la vie d’après…

Et chez vous, à quoi ressemble ce lundi ?

Petit rayon de soleil pour les « Saints de glace » : je viens de recevoir le roman de Margaret Atwood que j’attendais depuis deux semaines. Alors, comme mes cours sont prêts, cet après-midi ce sera lecture au coin du feu. Prenez soin de vous.

Chant des confinés, IV: » it’s time to leave the capsule if you dare … »

Je ne sais pas vous mais moi la musique m’a accompagnée tout du long de cette période, encore plus que jamais. J’ai toujours été une adepte de FIP, j’ai même connu FIT (France Inter Toulouse) à l’époque où les studios étaient régionaux. J’avais une amie qui y travaillait le week-end et c’était toujours une bonne surprise de reconnaître sa voix entre deux morceaux choisis avec un goût exquis. Et puis les enchaînements…quelle finesse, quelle connaissance musicale.

Bref, cette semaine, alors que je cogitais à mon dernier billet « Chants de confinés » tout en cousant un masque artisanal, voilà que se mit à résonner la voix de Bowie et l’histoire de Major Tom. Avec « Modern Love » et -beaucoup plus récent – « Lazarus », Space Oddity fait partie de mes airs et paroles préférés.

J’arrête de piquer le tissu et je tends l’oreille, et là, Bowie depuis là-haut me rappelle:

Ground Control to Major Tom
Ground Control to Major Tom
Take your protein pills and put your helmet on
Ground Control to Major Tom (ten, nine, eight, seven, six)
Commencing countdown, engines on (five, four, three)
Check ignition and may God’s love be with you (two, one, liftoff)This is Ground Control to Major Tom
You’ve really made the grade
And the papers want to know whose shirts you wear
Now it’s time to leave the capsule if you dare

Et oui, bientôt le moment de quitter notre capsule de confinement, notre bulle… si nous nous en sentons l’audace, le courage, l’envie ? Et bien, la réponse de Major Tom me va comme un gant… ou devrais-je dire pour être dans l’air du temps « comme un masque » :

This is Major Tom to Ground Control
I’m stepping through the door
And I’m floating in a most peculiar way
And the stars look very different today
For here
Am I sitting in a tin can
Far above the world
Planet Earth is blue
And there’s nothing I can do

Oui, il n’y a pas grand chose à faire sinon attendre, apprendre. Apprendre à vivre dans ce monde d’après, à sortir de sa boîte de conserve et affronter le dehors.

J’aimerais être assise dans cette boîte en fer, et qu’elle soit tout de même assez spacieuse pour contenir quelques amis, des verres, de l’encre, une presse à gravure, une théière, une bouilloire, du thé et mille autres petites choses en vrac qui m’ont manquées .

Et vous, que mettriez-vous dans ce  » tin can » ?

Dernier week-end entre les murs

8.V.2020

8 mai… 8ème week-end  » Restez chez vous ». L’heure de plier bagages approche et je me demande ce que je vais rapporter de ce séjour dans mes valises. Pas de surcharge de biens matériels: ici, en deux mois, je n’ai rien acheté hormis de la nourriture. Pourtant j’ai mille petites choses qui pourraient me suivre et m’accompagner dans mon retour en « ville »: le Terrier de Weasley -ce puzzle en 3D et 450 pièces ? Non, lui va rester ici en souvenir ; les bouquets de lilas et de pivoines ? Trop fragiles, déjà fanés… Les petits gâteaux, les pâtisseries qui ont égayés nos fins d’après-midi confinés? Déjà engloutis !

Alors quoi ? Rien à déclarer ? Voyons… si je me fais arrêter lors de mon trajet de retour, quelle sera la liste des petits trésors qui seront dans mon coffre ?

  • Une sélection de thés d’oolong reçus par la poste en plein confinement (merci Chloé de Saveurs & Harmonie)
  • Un grand sac en coton format raisin confectionné avec un drap ancien et un galon passementerie rouge cerise,
  • Deux livres : un lu, et un que j’ai écrit et fait imprimer début avril,
  • Du vin de lilas ( en macération… je le mettrai en bouteille juste avant mon départ),
  • Des tout petits pots de gelée de lilas à distribuer aux amis au retour,
  • des nouvelles recettes découvertes pendant cette période , comme celle des Digestives (sablés anglais) que je referai prochainement pour les partager avec mes amies
  • un moule à madeleines -commandé et reçu ici au milieu du confinement…c’était Noël à Pâques ! -qui ne va pas chômer dès la reprise de l’atelier de gravure,
  • des masques artisanaux pour les sorties après le 11/05…

Je me rends compte en dressant cette liste qu’il y a beaucoup plus de nourritures terrestres que spirituelles ! Cela reflète sans doute le besoin d’ancrage dans le réel, le concret, le goût de manger et de faire qui m’ont animés pendant ces deux mois ici.

Et puis, il y a tout ce qui ne saurait se réduire à une liste, ni se ranger dans une valise: le chant des oiseaux, l’air si pur en montagne le matin, les chemins partagés avec moutons et brebis, le silence, le temps savouré. J’ai parlé comme j’ai pu de tout cela et les billets sont rangés dans la rubrique « Ô confins » que je clôturerai vendredi 15 mai.

 » Garder une trace de tous les instants de notre vie,

de tous les objets qui nous ont côtoyés,

de tout ce que nous avons dit et de ce qui a été dit autour de nous,

voilà mon but . »

(Christian Boltanski)

A demain ou dimanche pour le 4 ème et dernier  » Chant des Confinés »…

Auto-portrait déconfinée

J-5: Mitsuko pète les plombs…

6.V. 2020

Je ne sais pas si les chattes ont compris que nous allions bientôt lever le camp et regagner la plaine mais aujourd’hui, l’un d’elle avait un « grain » comme on dit ici !

Quoi que je fasse, Mitsuko me suivait partout et ne pensait qu’à me distraire de mes activités ou à troubler mes instants de repos.

Pendant la sieste dans les herbes hautes autour du fauteuil
Pendant que j’essayais d’activer le suivi d’un colis…
Pas possible non plus de finir ce masque en nid d’abeille…
Comment lui résister?

J-8: encore un dimanche Ô confins…

Sheeva attend notre réveil sur une pile de couvertures
Sauf que je voudrais récupérer ma polaire pour aller déjeuner dehors
Quoi, déjà l’heure de la sieste? allongée sur un fauteuil en osier, je me laisse bercer par le chant de ce visiteur
17h… et si on allait donner le pain sec aux chevaux des voisins ?
Vue paisible, chevaux reconnaissants.
Tiens, des narcisses sauvages dans le près: ce sont les dernières: vite un bouquet !
Hall d’entrée: entre Luzenac, Toulouse et Marseille: c’est tout le sud que je convoque .
J’espère que cet été, il y aura des vide-greniers (je rêve à de nouvelles mises en scène rétro)

J-9:l’heure de sortie réglementaire en images

Je ne sais pas vous, mais certains jours je n’ai même plus envie de cette balade de  » santé », réglementée, dérogation en poche et oeil sur la montre .

Alors cet après-midi, comme le soleil était de la partie, j’ai fini par mettre le nez dehors. Je vous invite à me suivre pas à pas dans cette promenade qui au final m’a réjoui le coeur.

Je pars par l’arrière de la maison, les pissenlits chez les voisins me font une haie d’honneur.
Les vestiges d’apéros de village…avant
Les iris magnifiques de la maison près du ruisseau .
Tiens, si je jetais un oeil dans la niche à livres installée dans l’ancien lavoir: j’ai fini mon dernier livre hier soir…
Un polar nordique au titre inspirant: voilà qui fera l’affaire
Un clin d’oeil à une « amie prodigieuse » avec qui j’ai passé 1h30 ce matin au téléphone !
L’ancien lavoir-bibliothèque…
…à deux pas de la maison qu’on aperçoit -toit en pointe- au bout du chemin
Avec tout ça, déjà 20 mn d’écoulées le temps que j’atteigne l’une des « founts » de Sorgeat : entre amis, on se dit souvent « on se rejoint à la fount ». Aujourd’hui, personne, bien-sûr.
Ouhlala, déjà 5h-20 à l’horloge de la mairie, il faut que j’hâte le pas …
Je glane quelques fleurs sur le chemin du retour pour égayer le reste du week-end qui s’annonce pluvieux.

Le chant des confinés, III : Le temps du lilas par Barbara

Bientôt deux mois ici dans la maison des cimes et voilà que fleurissent les lilas, déjà fanés en plaine me dit-on. Aubaine, je tombe sur une série de recettes consacrées au lilas: sirop, gelée, vin de fleurs…

Ni une, ni deux, me voilà partie au bout du chemin, sur le petit pont bordé de lilas mauve chargés de fleurs. Je fais une belle moisson de branches odorantes, enivrantes, presque.

Mais le chant des confinés dans tout ça, me direz-vous? Et bien, la chanson s’est imposée à moi bien avant que je ne tombe sur les recettes. Je la fredonnais en passant le pont où les belles grappes se formaient, s’épanouissaient jour après jour.

Vous la connaissez sans doute, c’est Barbara qui la chantait, qui nous parlait du temps des lilas si vite passé et qu’il ne faut surtout pas laisser filer :

Mais va t’en balancer à ses branches,

Va t’en rêver dans ses jardins,

Va t’en traîner, hanche contre hanche,

Du soir jusqu’au petit matin,

Mais va t’en profiter du temps du lilas,

Du temps de la rose offerte,

Du temps des serments d’amour,

Du temps des toujours, toujours.

Ne reste pas là, va t’en le cueillir.

Il passe et puis adieu Berthe.

T’en fais pas pour moi : j’ai mes souvenirs

Du joli temps du lilas…des serments d’amour,

Du temps des toujours, toujours.

Ne reste pas là, va t’en le cueillir.

Il passe et puis adieu Berthe.

T’en fais pas pour moi : j’ai mes souvenirs

Du joli temps du lilas..

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