En mai, fais ce qu’il te PLAIES…Que Bescherelle me pardonne, mai, mois des deuils dans ma famille… Mais peu à peu, de mai en mai, de mieux en mieux, la douleur se dilue et laisse un peu de place à l’émerveillement du renouveau.
Certes, les choses les plus simples, depuis, n’ont plus tout à fait le même goût. Il y a un avant, et un après. Mais j’en oublie le titre de mon billet qui m’est venu au beau milieu du carré de fraises du potager. J’avais travaillé mes eaux-fortes toute la journée à l’atelier, j’avais besoin de prendre l’air et la mesure de la saison.
Des petites taches rouges au pied de grandes feuilles bien vertes et ciselées: ah…les premières fraises de l’année! Vite, un panier, les ramasser, les partager. Le partage avait déjà commencé avec les limaces, en fait. Et puis, céder, comme avant, à cette gourmandise, seule, au fond du potager. Fermer les yeux. Se sentir à nouveau enfant, à nouveau vivant. Vivante, au milieu de cette odeur d’humus au parfum de la fraise mélangée. Papilles en fête, mais coeur en vrac. Goûter à cette fraise et la partager aussi avec ceux qui ont rejoint cette terre. D’ailleurs, pourquoi dit-on quitter la terre quand il s’agit d’y retourner?
Fraise, console-moi…