Le chant des confinés, I : « Bella Ciao »

La musique peut-être une consolation, un soutien pour nous tous qui vivons loin les uns des autres. Cette 5ème semaine de confinement a été éprouvante pour moi, alors je me suis mise à chantonner des airs, des chansons et cela m’a fait un bien fou.

C’est comme ça qu’est née l’idée de partager avec vous ces mélodies, ces paroles qui dans l’histoire nous ont aidés à traverser des périodes difficiles: la résistance est un grand motif, une forme de résilience collective et musicale.

Aujourd’hui, voici le premier chant de la série : « Bella Ciao « 

Pourquoi cette chanson m’est revenue en premier, je m’interroge. Peut-être mes lointaines origines italiennes. Je me suis renseignée sur l’origine de la chanson.

Géographiquement, elle provient du Piémont italien d’où une partie de ma famille est originaire … Tout le monde connaît plus ou moins le rôle de ce chant partisan dans l’histoire récente:

« Bella ciao est une chanson italienne qui célèbre l’engagement dans le combat mené par les partisans de la seconde Guerre mondiale contre les troupes allemandes de la République sociale italienne durant la Guerre
civile. Les paroles ont été écrites fin 1944 sur la musique d’une chanson populaire que chantaient au début du XXe siècle les mondine, ces saisonnières qui désherbaient les rizières de la plaine du Pô et repiquaient le riz, pour dénoncer leurs conditions de travail. Elle est chantée depuis 1963 dans le monde entier comme un hymne à la résistance. »

Les femmes de ma famille restées en Italie étaient-elles une de ces « Mondine » ?

Je lis:

« Avant-guerre, une certaine version de la chanson des mondine est chantée lors des banquets, entre autres par Giovanna Daffini, fille d’un violoniste ambulant qui l’a apprise de sa grand-mère et la chantait quand elle travaillait, dès l’âge de treize ans, en 1926, dans les rizières de Vercelli et de Pavie. Installée en 1932 à Gualtieri, en Émilie, elle chante alors tel un aède dans les mariages, accompagnée par sa guitare et le violon de son mari, un répertoire anarchiste. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage dans la Résistance. »

J’avais commencé avant le départ de mon père la généalogie de sa branche familiale et j’avais découvert alors que mon nom de jeune fille « Pressenda » appartient à une famille de luthiers. Joannes Franciscus Pressenda a fabriqué de très beaux instruments comme celui-ci qui date de 1830 et que vous pouvez entendre ici:

Pour finir, voici l’air original et les paroles des Mondine que les partisans ont ensuite adaptées:


C’est une chanson de travail et de protestation piémontaise. Elle exprime la protestation des mondine, les saisonnières qui désherbaient les rizières d’Italie du Nord et y repiquaient les plants de riz, contre les dures conditions de travail : les femmes devaient rester courbées toute la journée, dans l’eau jusqu’aux genoux,
sous le regard et les brimades des surveillants.
Les conditions de travail et de vie des mondine sont illustrées par le film Riz amer de Giuseppe De Santis, chef-d’œuvre du néoréalisme italien.

Alla mattina appena alzata
O bella ciao bella ciao bella ciao, ciao,
ciao
Alla mattina appena alzata
In risaia mi tocca andar
E fra gli insetti e le zanzare
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao
ciao
E fra gli insetti e le zanzare
Un dur lavoro mi tocca far
Il capo in piedi col suo bastone
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao
Traduction
Le matin, à peine levée
Bonjour belle, bonjour belle bonjour belle belle
belle !
Le matin, à peine levée
À la rizière je dois aller
Et entre les insectes et les moustiques
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Et entre les insectes et les moustiques
Un dur labeur je dois faire
Le chef debout avec son bâton
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Le chef debout avec son bâton

Allez restons chez nous, et surtout restons debout !

Publié par

lapoudredestampette

La gravure représente la dernière étape en date de mon parcours artistique, après un long détour par la peinture à l’huile, l’acrylique et le collage. Depuis une dizaine d'années, je travaille l’estampe et ses nombreuses techniques d’impression à L’Atelier de la Main Gauche à Toulouse. Ce lieu encourage la pratique d’une gravure propre où l’emploi de produits toxiques est réduit au maximum. Je m’intéresse aussi à d'autres techniques d'impression comme le cyanotype, procédé photographique ancien.

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