Je vous écris depuis mon repaire montagnard où nous avons passé Noël en famille. Après deux jours très agréables entre tables, fourneaux et jeux de société, les invités sont repartis et la neige est arrivée. L’heure est venue de profiter de l’isolement, du feu qui crépite, avec un bon bouquin.
Evidemment l’envie est grande de commencer ceux que j’ai eus en cadeau pour les Fêtes, et dont je vous parlerai plus tard…quand je les aurai lus.
Mais pour l’heure, je savoure un livre d’ermite qui va si bien avec ces heures de repli loin de la ville . Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson. Le récit d’un homme qui décide de vivre pendant six mois dans une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal, à cinq jours de marche du premier village.
Plonger dans ce livre c’est laisser le temps s’arrêter, tourner les pages au ralenti pour méditer sur des listes minimales d’objets ou encore des listes de livres que le narrateur a emportés avec lui.
Il y a très peu de dialogues car il y a très peu de monde et de visites. Le temps s’étire, et si le relevé des températures fait froid dans le dos, les longues heures à regarder le paysage au travers de la fenêtre et à boire des litres de thé me font elles, rêver. Mentalement, je coche les livres que j’ai déjà lus, ceux qui ne me disent rien, ceux qui me font envie. Inconsciemment je mesure le temps qu’il me reste pour les lire. Mais qui sait jamais le temps qui lui reste?
Voici un court extrait de ce journal, à la date du 24 février: » A Paris, je ne m’étais jamais trop penché sur mes états intérieurs. Je ne trouvais pas la vie faire pourtenir les relevés sismographiques de l’âme. Ici, dans le silence aveugle, j’ai le temps de percevoir les nuances de ma techtonique propre. Une question se pose à l’ermite : peut-on se supporter soi-même?
Le passionnant spectacle de ce qui se passe par la fenêtre. Comment peut-on encore conserver la télé chez soi ? «
Une réflexion sur “Lecture de fin d’année”