
19eme jour de #monaventlitteraire2020; thème: le livre le plus émouvant
Alors que ce défi littéraire proposé par Nicole GRUNDLIGER sur son blog MOTS POUR MOTS approche de la fin , je voudrais partager avec vous une histoire qui m’a beaucoup émue. Elle nous emporte aux confins froids du monde.
Une nuit, la jeune Uqsuralik se retrouve coupée des siens et du reste du monde. La banquise s’est fracturée et la voilà livrée à elle-même avec pour seules ressources une dent d’ours autour du cou en guise d’amulette, le manche d’un harpon, une peau d’ours et un couteau.
Commence alors un long périple polaire où elle devra lutter contre les éléments, les animaux, la faim jusqu’à ce qu’elle rencontre une tribu qui finira par l’adopter tant elle sait se rendre utile par ses dons de chasse et sa contribution à la vie de cette communauté nomade. Au gré des saisons, elle changera de clan et devra aussi affronter l’hostilité des hommes et des esprits.
Dans ce roman Bérangère Cornut nous fait pénétrer dans l’intimité singulière d’une communauté inuit avec ses rites, ses chants incantatoires, dans un monde où le temps n’a pas de prise mais où les saisons règnent .
Pour ce faire, l’auteure s’est livrée à un gros travail de documentation ethnologique et iconographique : un très beau « Cahier de photographies » accompagne le roman dont l’auteur nous livre la génèse:
« A l’origine du roman, il y a la découverte fortuite , en 2011, de minuscules sculptures inuit en os, en ivoire, en pierre tendre, en bois de caribou … D’innombrables lectures ont suivi, provoquant un irrépressible besoin d’exploration romanesque- jusqu’à une immersion finale de dix mois dans le fonds polaire Jean Malaurie, et le fonds d’archives Paul-Emile Victor, tous deux conservés à la Bibliothèque centrale du Museum national d’histoire naturelle, à Paris. »
Ce livre est un trésor, un voyage dans un monde aujourd’hui en voie de disparition, et c’est cela aussi qui le rend si émouvant. Le voeu de l’auteur est qu’il « puisse être une porte d’entrée vers l’univers foisonnant du peuple inuit » et que les photos soient « l’effleurement d’un monde ancien toujours vivant ».
