Muriel Bo fait son solo au Bocal

Voici une deuxième visite virtuelle, accompagnée de mon texte d’intention.

Expo Galerie le Bocal du 16 au 22 avril 2018.

Derniers jours: ce week-end de 11h à 19h, vous êtes les bienvenus!

Je suis venue à la gravure  après un long détour par la peinture à l’huile, l’acrylique et le collage. C’est à La Main Gauche, atelier toulousain, que je me forme depuis presque dix ans. Grâce à ma presse mobile —la « Petite » Gary Thibeau, pour les initiés— je travaille tantôt chez moi près de Toulouse, tantôt en Ariège dans mon Atelier des Cimes  où je mène mes recherches au long cours et organise  des stages d’initiation l’été.

Ma dernière série  BOtanica   est un  clin d’œil à mon petit nom d’artiste mais  surtout un hommage  aux anciennes planches botaniques des naturalistes et  explorateurs du Nouveau Monde. Tout commence par l’élaboration d’un herbier de fleurs et de graminées sauvages qui abondent tout autour   de mon atelier montagnard. A partir de cet herbier, je fais des monotypes, impressions uniques réalisées à la presse ou au baren. Puis, à l’aide  de dessins préparatoires, je décline la thématique sur du cuivre en  passant à l’eau-forte  et à l’aquatinte.

Mon goût pour les  planches botaniques s’affiche  aussi dans mes choix d’encadrement : certaines estampes sont présentées dans des cadres fin XIXe en pitchpin, bois à la réputation imputrescible qui provient de grandes forêts du Nord- Américain et du Canada, en partie disparues. Je les ai  chinés un à un  dans des brocantes ou des vide-greniers car je préfère recycler  de l’ancien  plutôt qu’acheter des cadres prêts à l’emploi  souvent  » made in China « .

Les plus petites gravures sont dans des cadres-photos Napoléon III. Expression d’une certaine nostalgie, empreintes de la philosophie japonaise du wabi sabi, elles illustrent une esthétique de l’éphémère, du fragile, du passage inexorable du temps sur les êtres et les choses qui m’est chère. Ces cadres  ornaient les salons, les cheminées ou les tables de nuit et contenaient   des photos  de communiants, de soldats, de mariés, autant de visages depuis longtemps disparus. En remplaçant ces photos d’antan par des fleurs, j’essaie d’exprimer à ma manière  ce que Jacques Higelin chantait si bien :

 » Et je crie, et je pleure, et je ris au pied d’une fleur des champs, 
Égaré, insouciant dans l’âme du printemps, coeur battant, 
Coeur serré par la colère, par l’éphémère beauté de la vie.  »           

(Merci Jacques.)

 

Publié par

lapoudredestampette

La gravure représente la dernière étape en date de mon parcours artistique, après un long détour par la peinture à l’huile, l’acrylique et le collage. Depuis une dizaine d'années, je travaille l’estampe et ses nombreuses techniques d’impression à L’Atelier de la Main Gauche à Toulouse. Ce lieu encourage la pratique d’une gravure propre où l’emploi de produits toxiques est réduit au maximum. Je m’intéresse aussi à d'autres techniques d'impression comme le cyanotype, procédé photographique ancien.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s