Mi-Bujo, mi-Barthes…l’article de ce dimanche est un peu le mariage de la carpe et du lapin. Ah… excusez l’insoutenable légèreté de ce billet… Précédemment, aviez-vous lu comment je suis devenue la « cougar du BuJo »?
Oui, je l’avoue je m’adonne au plaisir du Bullet Journal comme une ado, comme ma fille, les copines de ma fille, la fille de ma meilleure amie qui ont à peine une vingtaine d’années. C’est un peu bête , mais je trouve des avantages à cette « mode » qui concilie le journal intime, le carnet à dessins, le Moleskine de l’atelier , sans parler des nombreux post-it qui avant s’éparpillaient un peu partout : dans mon agenda, sur mon bureau, mon frigo, pliés dans mon sac.
C’est ludique ce cahier fourre-tout qui prend des airs d’agenda organisé, recueil de tous les pense-bête, des idées qui germent, des envies de films, de livres. L’écume des jours en pointillé. Quelques photos du joyeux bazar:
Et puis, alors que je rédige ce billet pour la lettre J, voilà que je passe en mode « lecteur » sur WordPress, et que je tombe sur ce très bel article, à propos d »un autre journal que je ne connaissais pas, par un auteur que j’aime tant.
Savez-vous que Roland Barthes a écrit « Journal de Deuil » ?
Après la mort de sa mère, en pleine recherche sur Proust, il écrit des fragments sur ce qui ne saurait se décrire et dit encore comment le « simple » fait d’écrire l’insupportable le rend supportable. Voilà, je sais quel livre je lirai bientôt.
Le beau magazine Diacritik où j’ai puisé les liens et les photos est rédigé par des amoureux de Barthes, alors je vous livre encore un extrait d’un autre article consacré aux agendas de Barthes et de Chéreau:
« Ces agendas sont des avant-textes, une entrée dans le mystère de la création, le faux quotidien des artistes puisque pour eux rien, sans doute, n’est simple rendez-vous ou perte de temps ou vacuité. Fondamentaux pour la critique génétique, ces pages sont aussi des tableaux – et pour le spectateur l’objet d’une fascination née de l’écriture, des graphies, de ces découvertes entre les lignes, dans les blancs.
Pas un simple matériau ou des traces mais un texte plein, la saisie du processus mystérieux qui mue le temps en œuvre, via ce qui semble pourtant lui échapper, les ratures, griffonnages, parfois petits dessins, l’aventure souterraine en somme. Les agendas des artistes sont des témoins, une forme d’autoportrait oblique.
En regard, ceux de Roland Barthes :

Pour lire l’article en entier c’est ici
Je remercie au passage Denise Pelletier grâce à qui j’ai découvert Diacritik.
Un bon dimanche à tous, et à vos agendas!