Il m’a été donnée la chance d’assister à l’improvisation d’un conte samedi dernier. Samedi dernier, aux premières heures du matin, ou presque, nous étions réunies autour de notre conteur hors pair, Patrick Payré.
La semaine avait été très chaude à Toulouse, mais pas encore caniculaire. Nous étions fatiguées. Le conteur n’avait pas pu achever l’histoire, harassé qu’il avait été comme nous par cette chaleur que la ville sait rendre étouffante. Et ce conte inachevé fut comme le reflet exact et précieux de l’état de notre collectif: en plein questionnement, en pleine métamorphose. Chacun est reparti de son côté en emportant avec lui un fragment de ce conte en construction.
Pour ma part, il trotte menu dans ma tête, je revois des images, des sons, des groupes de mots: coquille d’oeuf , grande porte en fil de fer et mare aux nénuphars…
Je me suis bien-sûr arrêtée sur ce nénuphar qui ne cesse de grandir dans mon imagination, tel le victoria amazonica, ce nymphaeaceae qui inspire l’architecte dont nous parle Francis Hallé, autre conteur fabuleux qui a écrit un Atlas de botanique poétique …
Il nous raconte que Joseph Paxton, jardinier émérite, avait découvert que les feuilles étaient capables de supporter le poids d’un enfant. Une gravure fut publiée montrant sa fille Annie assise en costume de fée sur la feuille du Victoria…
Il ne m’en a pas fallu plus pour que je me mette à rêver à ma prochaine gravure…
A suivre…
Je dédie ce billet à tous les amis du Collectif Oz’arts du Jour, ceux qui ont pu être là ce samedi, et les absents aussi.