Jour 10 : le livre qui m’a mis des étoiles dans les yeux…

Défi littéraire « monaventlittéraire2020 », Jour 10.

The Outrun– traduit en France par « L ‘Ecart »– est sans conteste le livre qui m’a le plus éblouie cette année. Il brille d’un éclat sombre et sauvage à la fois : sombre car c’est au début le récit d’une chute insidieuse dans l’alcoolisme. Sauvage comme la nature des îles Orcades, terres natales de la narratrice et lieu du retour à soi, à l’abstinence.

J’ai lu ce livre pendant le 1er confinement : nous étions tous sidérés, et ma famille et moi étions partis vivre aux confins de l’Ariège. Il nous arrivait plus souvent que d’habitude de « se faire un petit apéro  » pour oublier notre isolement, alors les pages sur comment on devient alcoolique sans s’en rendre compte m’ont sûrement servi de garde-fou.

Mais plus sûrement encore, ce sont les passages sur la nature et ces îles boréales qui m’ont enchantée et aidée à tenir le coup : il suffisait d’ouvrir le livre pour se trouver transporté bien au nord de l’Ecosse, plus loin que je ne suis encore jamais allée mais où je rêve de voyager un jour.

Le chapitre 12 est consacré aux « Iles abandonnées » et je me suis vraiment identifiée avec la narratrice quand elle décrit les livres qu’elle aime sur les îles car il se trouve que nous aimons les mêmes : j’avais rapporté de mon dernier séjour en Ecosse celui de Hamish Haswell Smith « Scottish Islands ». Je me suis alors souvenue de cette petite boutique de souvenirs sans grand intérêt à Luss, au bord du Loch Lomond où j’ étais tombée sur ce livre magnifique complètement par hasard.

Un extrait de ce chapitre (avec ma traduction approchante)

« …les îles abandonnées sont d’une certaine façon imaginaire : elles sont si peu visitées qu’elles existent plus dans les livres, les histoires et les souvenirs que dans la vraie vie où elles ne sont souvent qu’un vague point sur la mer. »

Et pour finir , le tout début du chapitre 10 que j’aime beaucoup aussi , en anglais cette fois car c’est tellement plus beau dans la langue originale !

« The sky gets bigger as the train travels further north. The temperature changes in inverse correlation, and for each leg of the journey – London, Edinburgh, Aberdeen, Orkney- I put another layer of clothing »

Pour continuer le voyage, je ne saurai trop vous recommander de lire le livre, mais aussi le beau billet écrit sur le blog littéraire « Books, moods and more » que je viens de découvrir : https://booksmoodsandmore.com/2018/09/09/lecart/#more-4921 ou encore l’article sur la rencontre avec l’autrice Amy Liptrot : https://booksmoodsandmore.com/2018/06/13/rencontres-amy-liptrot/

Jour 7 : « La plus belle couverture de l’année »

A l’initiative de Nicole GRUNDLIGER et son blog MOTS POUR MOTS, je vais tenter de prendre le train en route et de participer au défi  » #monaventlitteraire2020« .

Lundi 7 décembre 2020: « Quel est le livre qui a la plus belle couverture ? « 

Voilà qui m’oblige à passer en revue les livres de cette année si particulière où comme beaucoup, j’ai été tantôt privée de livres, tantôt saisie d’une véritable boulimie d’achat avant et après chaque déconfinement.

Dans cette frénésie, la couverture a pu jouer un rôle encore plus marqué que de coutume. Vitrine sur d’autres mondes, promesse de voyage, grande évasion, rêverie, premières retrouvailles avec la peau du papier dont nos vies distancielles et distancées de tout avaient été privées.

La couverture de l’album Les Vermeilles de Camille Jourdy avait tout pour me plaire et me faire voyager loin, dans le monde de l’enfance: tendre comme un bonbon à la guimauve mais pas mièvre, titre énigmatique, forêt de contes en arrière-plan, maison d’édition fétiche, belle épaisseur en main, comme qui dirait longue en bouche : c’est elle qui me fallait pour affronter un printemps entre les murs.

Pour aller plus loin que la couverture et découvrir les personnages de ce roman graphique, je vous invite à lire le beau billet sur le blog de Folavrilivres ici:https://folavrilivres.wordpress.com/2020/01/16/camille-jourdy-les-vermeilles/ qui en parle si bien!

Des cartes gravées pour la St Nicolas !

Bouh il fait si gris en ce 6 décembre et je pense à mes amis dans le nord privés cette année de marchés de Noël, de vin chaud et de gâteaux à la cannelle partagés entre amis. Dans le « sud » à Toulouse, ce n’est pas mieux, encore dix jours à attendre avant de retourner à l’atelier, alors, place à la couleur !

J’ai ressorti de mes tiroirs une série de cartes avec linogravures. On y retouve certains de mes motifs préférés: gingko, chats et loups. Elles sont toutes uniques, différentes.

Si comme moi vous envoyez encore vos voeux à vos amis, elles pourront voyager sous enveloppe pour arriver à bon port. Vous pouvez aussi les encadrer, les offrir.

J’ai essayé de les photographier avec leur prix (entre 4 et 10€ + 1€ de frais d’envoi) mais certains prix peuvent avoir été rognés alors n’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions ou souhaiter en réserver.

Ces cartes font partie de mon « Vidatelier de l’Avent »( billet ici: Vidatelier de l’Avent, 11e édition en vue !) et donc je reverse aussi 10% de leur valeur aux Restos du Coeur.

11ème Vidatelier de l’Avent

Novembre…premiers frimas, premières brumes, jours qui raccourcissent, voici mon remède à la mélancolie: vous préparer une belle 11ème édition pour mon Vidatelier de l’Avent qui aura lieu cette année du vendredi 27 novembre au vendredi 11 décembre 2020 .

Et oui, déjà la onzième, et la 1ère en mode « confiné »… Plus que jamais, je vous espère vent debout contre les  » Black Friday » et autres vilenies qui mettent à mal artistes et créateurs privés d’expos, de salons, de marchés de Noël…

Le Vidatelier de l’Avent , comment ça marche ?

  • je mets en ligne sur Facebook un album photo avec les gravures, cyanos et cartes de voeux gravées que je vous propose et que je vous envoie avant Noël.
  • prix atelier (tout doux)
  • oeuvres signées et pour la plupart non encadrées pour faciliter l’envoi
  • pour chaque oeuvre achetée, vous faites un don aux Restos du Coeur : je reverse 10% à l’association pour sa campagne d’hiver. L’an dernier, grâce à vous, le don total s’est élevé à 80€. Cette année plus encore, les besoins en repas sont énormes: le nombre de personnes inscrites aux Restos du Coeur ne cesse d’augmenter …

Cette année donc, j’espère faire mieux, avec votre concours! Pas besoin d’être « inscrit » sur FB , l’album pour consulter les gravures sera public.

Vous pouvez suivre les préparatifs sur ma page Facebook ici : https://www.facebook.com/murielbo

Si vous souhaitez recevoir une invitation via fb ou par mail, n’hésitez pas à m’écrire ici ou à : murielbopress@gmail.com

D’avance merci, je retourne aux préparatifs (J-6!)

Atelier d’Offard: papiers peints à la planche en Touraine.

Un petit billet pour vous conter ma visite de l’Atelier d’Offard à Tours.

Samedi 25 juillet l’atelier organisait une vente privée et visite. Ne reculant devant rien, j’avais réservé train et nuitée pour être sûre de faire partie des privilégiés qui pourraient voir comment se fabrique le papier peint à la méthode ancienne, dite à la planche.

Je n’ai pas regretté d’avoir dû quitter la fraîcheur des Pyrénées pour aller prendre le train à Toulouse où l’air était quasi irrespirable en comparaison. Pas regretté non plus les presque 5 heures de train depuis Toulouse, le tout avec un masque tout du long…

Un mot de la technique en question: les longs lais de papiers sont peints à la main et à la brosse, puis les motifs et couleurs sont appliqués avec de gros tampons qu’on appelle des « dominos ». C’est pour cela que les artisans se nomment des « dominotiers ». Les couleurs -comme les dorures- peuvent aussi être apposées au pinceau.

L’atelier d’Offard est un des rares endroits où l’on fabrique encore ainsi du papier peint et la renommée de la maison n’est plus à faire. Ils ont rénové la maison de Colette, celle de De Gaulle, et bientôt celle de la tante de Proust.

un des projets de l’atelier : un long papier-décor sur le thème de la Loire
un exemple de calque de dessins à l’encre qui a servi à un tout petit bout de ce lai long comme une rivière !
impression à la planche en X couleurs
une des planches gravées

Ce sont un peu des archéologues du papier: ils prélèvent des échantillons des vestiges de papier qui sont encore en place sur les murs ou au fond d’un placard et s’attachent à retrouver les motifs originaux, les couleurs d’origine, comme dans la chanson de Souchon !

des kilomètres de vie en rose et en papier
les coulisses…la cuisine des couleurs
Le savon de Marseille et les mille et une brosses de Tours !

L’atelier n’ouvrait ses portes qu’à 13h le samedi et nous étions arrivées le vendredi soir, la matinée a donc été consacrée à :

  • déguster les fameuses brioches de la boulangerie ancestrale sise face à la gare de Tours
La boulangerie sous le Grand Hôtel, très belle époque
  • visiter la cathédrale St Gatien et découvrir ses très beaux vitraux et gisants
Rares: deux gisants d’enfants (ceux de Charles VIII je crois)
Confrontation entre des vitraux du XVIIe et des vitraux contemporains
  • faire la connaissance d’un pérégrin valeureux qui faisait son 28ème pèlerinage entre Ostende et St Jacques de Compostelle.
Johan Depraete, The Pilgrim !
Encore les coulisses…de beaux meubles de métier.

La vente privée m’a donné l’occasion de rapporter 3 planches de 50X50, ainsi qu’une trentaine de petits carrés de papier tous différents et tous aussi beaux les uns que les autres que je pense utiliser dans mes prochaines création, je vous tiens au courant !

Faire bonne impression !

L’été approche, et faute d’expositions je fais un peu d’auto-promotion de mon boulot en peaufinant mon blog et ma page Facebook: on fait ce qu’on peut pour faire (bonne ou mauvaise ?) impression! Le comble du graveur.

Cette semaine j’ai décidé de chouchouter un peu les nouveaux suiveurs de ma page Facebook qui seront très bientôt 800.

Alors si vous voulez être ce 800ème, allez donc visiter ma page et cliquer « J’aime », si et seulement vous aimez vraiment, cela va de soi. Pas besoin d’être sur FB, pas de fil à la patte, c’est une page publique et donc libre d’accès.

Je ferai un petit cadeau à l’heureux-se élu-e.

Bonne semaine, au plaisir de vous retrouver ici ou là

Les 4 saisons d’une estampe

Hello again ! Rien écrit ici depuis le 23 mai, date à laquelle j’ai vraiment recommencé mes activités dehors. J’ai été bien occupée depuis, et ravie de revivre ainsi dans les ambiances d’atelier, même si c’est au prix de masques et de conversations et rires étouffés.

Je suis d’abord retournée à l’Atelier de La Main Gauche, mon atelier « historique », familial même, que je fréquente depuis plus de dix ans maintenant. Autant dire que l’interruption ce printemps a été un déchirement. Mais quelle joie, quelle allégresse depuis : les heures que j’y ai passé depuis le 21 mai ont le goût de ces fruits ou friandises dont on a pu être privés. Je les savoure, je m’en délecte, je vis intensément chaque instant car je sais à présent à quel point ils me sont précieux et indispensables. Comme la présence de mes camarades d’atelier, petites étoiles, Grande Ourse, comètes de passage : ils brillent tous dans ce ciel haut gravé au-dessus de ma tête et m’aident à tenir debout.

J’ai donc repris le cuivre, retrouvé une plaque vernie en mars et recommencé mes histoires de maison. Celle-ci est encore dans l’hiver mais ces 4 états m’ont fait penser aux 4 saisons. Cette gravure paraît peut-être un peu triste, encore engloutie dans la neige et l’hiver et pourtant, c’est plutôt l’air du Printemps de Vivaldi qui l’accompagne.

Allegria, allegria ! Que ce dimanche qui sera peut-être celui du déconfinement ultime vous soit doux et léger.

Série maison, eau-forte au trait
1ere aquatinte
reprise à la pointe sèche
aquatinte et rehauts à la pointe sèche

Une frénésie de rose et de livres

Il y a deux choses que j’ai cherchées de façon compulsive depuis mon retour vers la ville, puisqu’il est encore prématuré de rechercher à retrouver ses amis.

La première, c’est des boutures, continuer à gratter et mélanger la terre, rempoter, agrandir ma famille de cactus et de succulentes. Fouiner dans le jardin et les recoins à la recherche de vieux pots, de contenants simples ou poétiques, parfois ébréchés, pour donner forme à cette envie de voir et de faire pousser. Me revoilà partie dans une phase très W comme Wabi sabi : les habitués de ce blog n’en seront pas surpris.

La seconde, c’est les livres. Alors que des commandes m’attendaient sagement ici, arrivées par la poste ou à récupérer à la librairie du coin, que je dois avoir à présent autant de livres à lire que de jours passés déconfinés, je ne peux m’empêcher d’être aux aguets. La moindre prescription littéraire qui me semble correspondre à une attente, je note, je gribouille sur un coin de table, et me voilà déjà en train d’appeler ma libraire pour lui commander un livre dont j’ai à peine entendu parler.

Sûrement cela a- t’il à à voir avec la frustration de ces dernières semaines où il m’a fallu « faire durer » les livres pour ne pas risquer d’être à court, en relire certains, et rêver aux suivants. En ce moment je suis prise d’un donjuanisme d’un nouveau genre: je veux collectionner les livres comme autant d’amants, je n’ai pas fini de porter mes yeux sur la dernière page de l’un que déjà je zieute le suivant, tout en regardant au loin un troisième qui me ferait de l’oeil ! Cette frénésie reste toute livresque, comme une libido-bibliotite aigüe, au grand dam de mon chéri qui a été bien inspiré de repartir illico dans ses montagnes pour me laisser assouvir cet appétit de livres qui ne lui laisse que peu de place !

Surtout que vous aurez noté que mon intérêt se porte ces jours-ci vers des livres empreints de nostalgie, imprégnés de culture japonaise, à mille lieues de la culture paysanne et pyrénéenne qui fut le théâtre de notre confinement et sur laquelle j’ai bien aimé écrire aussi, comme en témoignent mes billets dans la rubrique Ô confins…

Plaisanterie mise à part, j’avais aussi un grand besoin de me retrouver seule après toutes ces semaines closes sur le noyau familial le plus strict. Besoin de retrouver une certaine liberté de mouvement, de rythme. De penser par moi-même et dans le silence de mon intimité, que seuls les livres viendraient troubler.

Pour ceux que la littérature de l’ailleurs tenterait, j’ai aussi écrit plusieurs articles sur la littérature du Grand Nord qui est une autre de mes passions. A retrouver dans Ma petite bibliothèque boréale, 1ère partie. ( La 2eme partie est en gestation)

Et pour vous, comment se sont passés ces huit jours « libérés » ?

J-8: encore un dimanche Ô confins…

Sheeva attend notre réveil sur une pile de couvertures
Sauf que je voudrais récupérer ma polaire pour aller déjeuner dehors
Quoi, déjà l’heure de la sieste? allongée sur un fauteuil en osier, je me laisse bercer par le chant de ce visiteur
17h… et si on allait donner le pain sec aux chevaux des voisins ?
Vue paisible, chevaux reconnaissants.
Tiens, des narcisses sauvages dans le près: ce sont les dernières: vite un bouquet !
Hall d’entrée: entre Luzenac, Toulouse et Marseille: c’est tout le sud que je convoque .
J’espère que cet été, il y aura des vide-greniers (je rêve à de nouvelles mises en scène rétro)

Merci et joyeuses fêtes à tous!

Cette année vous avez été plus nombreux à suivre mon blog consacré à la gravure et aux voyages, alors merci à tous!

Si vous avez un moment avant la fin 2019, j’aimerais beaucoup que vous me laissiez un petit mot pour dire par exemple le post que vous avez le plus aimé, et pourquoi…

De mon côté, je vais profiter des vacances pour aller vous rendre visite, rattraper mon retard dans la lecture de vos billets, et peut-être découvrir de nouveaux blogs.

Et bien-sûr préparer expos et projets d’expos, de voyages…le prochain en février, aux antipodes de notre voyage d’hiver au Québec l’an dernier !

Je vous quitte avec le titre du roman que je suis en train de lire:

« L’aube sera grandiose  »

Muriel